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En référence à l’analyse que nous venons de faire sur le statut de l’histoire et sur le rôle hagiographique de la mission apostolique de l’Elu de DIEU, MOUHAMMAD en l’occurrence, il est grand temps de ressusciter l’hagiographie de CHEIKH AHMADOU BAMBA.
Sur ce on doit d’abord distinguer que l’hagiographie de de CHEIKH AHMADOU BAMBA constitue les vois et moyens par lesquels on exalte la foi ; C’est toutes les leçons tirées des expériences de son passé, en tant qu’homme de la foi et qui font que sa vie sert de référence à toute la communauté Islamique.
Avec la permission qu’il a reçue de son SEIGNEUR, lui agréant sa mission, le CHEIKH était devenu une personne publique.
Quant aux leçons servant de référence à la communauté, elles sont multiples :
· celles relatives à son éminente qui relèvent secrètement et manifestement les Signes de DIEU
· celles de sa force morale et de sa grandeur d’Âme,
· celles relatives à la pertinence de l’option de service et de l’appel vers l’Elu ;
· les leçons tirées des ses épreuves dans l’exil, la guerre sainte de l’âme, l’indépendance dans le culte à rendre à DIEU.
C’est en somme, toutes les leçons tirées de sa vie qui aident l’homme à remplir sa mission sur terre et qui constituent une mission de grandeur pour la communauté de soumis ayant la même foi en DIEU et la même vie.
Dès lors tous les aspects de sa vie directement liés à sa mission envers les hommes, intéressent les croyants en général, en tant que patrimoine, et les mourides en particulier qui sont sous sa tutelle légale.
Vous remarquerez dans la démarche que nous empruntons ce que nous appelons contexte hagiographique est surtout, ce que la littérature des historiens de formation moderne appelle contexte historique et géopolitique qui relate les guerres entre les royaumes traditionnels et les théocraties musulmanes, et leur élimination par l’administration coloniale dans sa politique de conquête du territoire.
Cette perspective du contexte historique et géopolitique risque d’être trop exhaustive pour l’étude de l’hagiographie du CHEIKH, pour deux raisons majeures :
d’abord, parce que l’hagiographie du Cheikh ne commence que là où elle peut être directement rattachée à la mission du Prophète Mouhammad (PSL) qui fut rappelé à Dieu à l’an 10 de l’Hégire, autrement, comme nous l’avions dit dans notre travail intitulé « Les Rites d’Action de Grâce à l’occasion du Grand Magal de Touba », la phase de l’unicité dans la continuité du Message. Et, dans un tel cas, le contexte hagiographique porte sur les facteurs endogènes de corruption de l’authenticité du Message d’une part, et toutes les exigences de le réhabiliter d’autre part ;
ensuite, nous avons fixé la chronologie du contexte hagiographique de l’an 10 à l’an 1300 H, et retenu comme cause globalisante et générale du flétrissement de l’Islam, le comportement des croyants par rapport au Pacte d’Allégeance. Cette cause globalisante est entendue ici comme cause universelle.
Or, cette démarche classique du contexte historique et géopolitique serait acceptable si le Cheikh avait pour mission de former un mouvement patriotique wolof ou s’il avait l’ambition stricte et limitée d’être un apôtre envoyé auprès des sénégalais ; dans ce cas, la démarche classique serait très pertinente. C’est une démarche qui, en expliquant la capitulation cumulée de la résistance des royaumes et des théocraties musulmanes, oublie que les musulmans portaient eux-mêmes les germes de leur faillite ; autrement dit, ils étaient leurs propres fossoyeurs. Car à Bedr, ce n’est pas eux qui vainquirent les infidèles, un nombre impressionnant de libertins, mais c’est DIEU qui donna la Victoire :
« Vous ne les avez nullement tués, mais c’est DIEU qui les a tués. » S8V17.
Cette victoire fut de manière décisive, celle de la foi musulmane sur l’infidélité en général, elle fut une victoire universelle et la foi musulmane s’imposa pour de bon, l’Islam n’eut plus besoin, pour se répandre partout dans le monde, de combattre par le sang.
Par conséquent, il revenait aux musulmans de se remettre à DIEU, de sacrifier leur personne en témoin, chacun individuellement, dans le Chemin de DIEU : ce qui allait leur garantir le bénéfice de l’estime de DIEU, de sa sauvegarde et de son asile.
Or, avec la démarche que nous avons adoptée ici, la réponse du Prophète au Cheikh dans le dialogue qu’ils ont eu à la mémorable mosquée de Dârou Qudûs (TOUBA), à savoir : « J’accepte ta candidature, le pacte est conclu ; on t’a mis en confrontation avec les ennemis contemporains », suffit largement pour prouver que nous pouvons aborder directement le service du Cheikh, en expliquant le contexte particulier du Sénégal, dans la cause générale et universelle qui exigea la revivification, en accord avec la guerre sainte de l’âme et le pacte d’allégeance.
L’analyse de dernier fragment « On t’a mis en confrontation avec les ennemis contemporains » veut dire : « avec toi, Nous allons donner l’exemple d’une confrontation entre l’Islam et ses ennemis, les infidèles. »
Il importe donc, pour contourner la démarche classique du contexte historique et géopolitique, d’aborder la seule voie du combat qui déçoit l’hypocrisie et l’infidélité, voie royale qui fait de celui qui l’emprunte la lumière de son temps. Cette voie prouve que DIEU est toujours là pour vaincre, nous sommes là pour L’adorer et LUI rendre un culte exclusif, dans une indépendance totale et absolue face aux colonialistes, aux thiédos et aux marabouts – les marabouts, parce que combattre sans la Permission de DIEU, verser le sang alors que ceci est abrogé, sont toujours nuisibles à l’Islam, voire même aventureux pour celui qui l’engage.
Vous remarquerez par ailleurs que nous avons tenté de lever la confusion très ancrée qui consiste à croire que l’Hagiographie se limite à l’exil au Gabon et en Mauritanie.
Dans le « SILKUL JAWÂHIR » ou « L’Alliance des Perles Précieuses », le Cheikh Ahmadou Bamba semble nous éviter une telle confusion, car avec sa célèbre prose intitulée « Les Dons du Très Reconnaissant et Compatissant, dans la réponse au mauritanien Abdou Latîf » sur l’exil, il a composé une poésie commentée intitulée « Les Dons de DIEU à son Serviteur et Adorateur » sur son hagiographie et dans celle-ci, il a évoqué les treize années qui précèdent le départ d’exil comme partie intégrante de son hagiographie.
Par ailleurs, dans le recueil des SAGESSES du CHEIKH publié par Serigne Abdoul Ahad MBACKE, on remarquera également que le Cheikh a esquissé tout son itinéraire hagiographique de 1313 H. (1895) à 1346 H. (1927), en soulignant la Sagesse avec laquelle elle s’accorde dans le Coran.
Avec ces trois sources, il est facile de comprendre que l’Hagiographie n’est pas seulement le Gabon et la Mauritanie, elle englobe l’itinéraire de Mbacké Cayor à TOUBA (1301 H. (1883) à 1312 H. (1895), le marathon de Mbacké Bâry à Dakar, en passant par Saint-Louis, le retour de Dârou Mannane, riche en enseignements, et la vie spirituelle à Thièyène et à Diourbel.
L’hagiographie, c’est aussi le Patrimoine religieux ayant découlé de cette vie sacrée, tant du côté historique, scientifique, morale, littéraire qu’artistique ; en somme tout le patrimoine culturel qui identifie à lui et nous donne cette personnalité qui ne rappelle que celle des compagnons du Prophète.
Avant même d’aborder la présentation schématique, il est indispensable de souligner que cette perspective, indépendante de la démarche classique, implique nécessairement un certain recul par rapport aux documents classiques.
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