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Traiter de l’expansion du mouridisme et de son développement reviendrait à faire la géographie du mouridisme et un tour d’horizon des réalisations qui ont jalonné son parcours séculaire. Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme qui contrairement à ce qui semble répandu n’est pas une confrérie mais l’Islam réhabilité, dès le début de sa mission a inquiété plus d’un à cause de l’engouement des disciples, de leur ardeur et de la foi inébranlable qu’ils portaient à ses enseignements.
En 1304h (1886) déjà, à Mbacké Baol, l’affluence des disciples était tel que la route menant à sa maison pouvait se comparer à celle qu’empruntaient chaque matin les hommes et femmes se rendant au marché. Vers les années 1925, l’administration coloniale après une étude commanditée pouvait espérer qu’au terme du séjour terrestre du vénéré Cheikh, le mouridisme ne serait qu’une ’’multitude de petites chapelles’’ avec à la tête de chacune un marabout se réclamant du leadership. Certaines autorités religieuses non mourides devant l’ardeur et l’enthousiasme des disciples avaient vite conclu que le mouridisme n’était qu’un feu follet.
En 1913 déjà AUJAS, un administrateur colonial écrivait : " Le mouridisme étend son action partout. Il n’y a presque plus un coin au Saloum qui ne renferme quelques mourides. Les colonies mourides sont surtout nombreuses à Gossas Guinguinéo, à Kaolack, à Sokone, à Birkilane, à Kaffrine, et à Koungheul. Les Peuhls eux-mêmes sont travaillés et deviennent adeptes de la secte. Le Sérère sollicité se fait aussi mouride.... "
Le mouridisme au Sénégal et à l’étranger
Combien le mouridisme compte t-il aujourd’hui d’adeptes au Sénégal et à l’étranger ? Seules les opérations de recensement devaient bien pouvoir nous fournir des réponses adéquates, mais hélas certains résultats jugés sensibles ne sont jamais publiés.
Au Sénégal
Toute fois, ce qui est sûr et aisément vérifiable c’est l’implantation et l’omniprésence du mouridisme partout au Sénégal. Il n’existe de régions, de villes ou de villages même les plus reculés qui n’enregistrent des membres de la communauté mouride. Les villages du nom de TOUBA plus une particule telle que TOUBA-Sanogo, TOUBA-Mouride, TOUBA-Saloum, TOUBA Toul etc. pullulent partout au sénégal. Il n’existe pas de ville au Sénégal où l’on ne peut noter une forte concentration de mouride et de résidences construites pour SERIGNE TOUBA. Dans certaines villes ces résidences sont déjà achevées et gérées comme des centres d’accueil, de rencontre, pour les mourides mais aussi des espaces où l’on se réunit pour la célébration des évènements mourides. Dans d’autres elles sont en cours de construction. De Dakar à Ziguinchor, du Fouta à Kédougou, le disciple mouride en voyage n’est jamais solitaire ; il est sûr de rencontrer quelque part un frère condisciple mouride. Une précision de taille s’impose à cet égard : le Mouridisme, loin d’être un simple mouvement patriotique sénégalais encore moins l’expression d’un "Islam noir", est la réhabilitation de l’Islam dans toute son authenticité. Son fondateur dans son appel dira : "Tout pèlerin qui désire partir peut venir ; voici la voie réhabilitée". Autrement dit, il transcende les clivages géographiques ou ethniques et culturels. On peut en trouver l’illustration dans les multiples adhésions d’hommes et de femmes provenant des quatre coins du monde. Au Grand Magal de TOUBA il est aisé de rencontrer une colonie de Socès, de Diolas ou de Bambaras parlant très difficilement le Wolof quand ils s’y essaient.
Hors du Sénégal
Quant à l’extérieur on peut relever que les pays de forte émigration sénégalaise sont également ceux dans lesquels les mourides sont plus nombreux : la Côte d’Ivoire, le Congo, le Cameroun, l’Afrique du Sud mais aussi la France, l’Italie, l’Espagne ou encore les Etats Unis et le Canada. Les mourides étant entreprenants et travailleurs, ils n’hésitent pas à s’expatrier pour la recherche d’un gain licite. Dans ces pays étrangers où ils vivent, ils se sont organisés en ’’Dahira’’ où fonctionne la solidarité mouride mais aussi où l’on tente de recréer un espace socioculturel qui à tout point de vue rappelle TOUBA la sainte. Les résidences de SERIGNE TOUBA à l’étranger ne sont plus une nouveauté pour personne : Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké en Côte d’Ivoire, Johannesburg en Afrique du Sud, Libreville au Gabon, Bergamo, Brescia en Italie, Taverny à Paris, New York ...., toutes ces villes comptent un nombre important de mourides qui y exportent leur culture et leur civilisation. Ces pays étrangers méritent notre attention en raison des importantes manifestations que les mourides y tiennent périodiquement mais aussi en raison de leur forte organisation. Le Cheikh Mourtada Mbacké fils cadet de SERIGNE TOUBA vole de victoire en victoire dans la vulgarisation de l’Islam aux USA où résident une importante population mouride. Des journées culturelles sont dédiées à SERIGNE TOUBA dans certaines villes telles que Atlanta, New York.Brescia en Italie vient de lui emboîter les pas en en faisant de même.
TOUBA, le plus grand sanctuaire du mouridisme
Quant à la cité bénite de TOUBA, le plus grand sanctuaire du mouridisme, elle joue un rôle fondamental dans l’expansion et le développement du mouridisme. Cheikh Ahmadou Bamba en la fondant en 1306 H. (1888) était motivé par son désir ardent d’adoration et sa volonté d’esseulement afin de se consacrer à DIEU, exclusivement à DIEU. En effet dès le début de l’œuvre de réhabilitation de l’Islam (autrement dit dès les premiers moments de la naissance du mouridisme) les adeptes accouraient de toute part pour lui confier leur destin et lui prêter serment d’allégeance. Face à cette affluence grandissante le pouvoir colonial ainsi que les chefs traditionnels s’inquiétèrent et créèrent aux disciples toutes sortes de difficultés. Aussi le Cheikh immigra t-il dans plusieurs localités : Mbacké Kajoor, Mbacké Baol et Darou Salam avant de fonder TOUBA sur ordre de son Seigneur. Khadimou Rassoul dira à ce sujet dès qu’il mit les pieds à TOUBA : "Je rends grâce à DIEU de m’avoir conduit vers un lieu (une terre) où il a annihilé mes obstacles".
Le Seigneur, ne lui permit de vivre que sept (7) années en cette terre bénite. Consacré pôle de l’époque "Qutbu Zamân" par le Prophète, il obtient de celui-ci une mission dont les épreuves requises ne pouvaient lui arriver sur cette terre préservée par DIEU. C’est ainsi qu’il la quitta en 1895. Il n’y reviendra qu’au terme de son séjour terrestre à son rappel à DIEU en 1927. Toute fois la considération qu’il vouait à la ville sainte et les recommandations qu’il prodiguait à son endroit ont conduit ses vénérables khalifes à accorder une attention particulière au développement de TOUBA.
Aperçu sur l’action des veillants et dignes successeurs du CHEIKH AHMADOU BAMBA
Cheikh Mouhammadou Moustapha MBACKE
En tant que premier Khalif, il a annoncé l’ère des grands travaux, par l’esquisse de l’urbanisation de la ville, par la construction du chemin de fer de Diourbel à TOUBA, par l’engagement de l’édification de la Grande Mosquée de TOUBA, dont la première pierre fut posée en 1932.
Cheikh Mouhammadou Fallou MBACKE
Le deuxième Khalif Cheikh Fallou MBACKE a poursuivi le lotissement de la ville, ainsi que la construction de la Grande Mosquée qu’il a inaugurée en 1963.
Cheikh Abdoul Ahad MBACKE
Le troisième Khalif, Cheikh Abdoul Ahad MBACKE, surnommé le Bâtisseur, a maintenu sans relâche cette dynamique pendant vingt ans avec de très grandes réalisations. Nous citerons le lotissement de la ville et la distribution gratuite de parcelles à usage d’habitation, la construction de la Bibliothèque Cheikhoul Khadim (en 1977), L’extension de la Grande Mosquée de TOUBA pour un coût d’un milliard cinq cents millions de francs CFA (1 500 000 F CFA) (1987), le démarrage de la construction de l’université islamique de TOUBA, l’implantation de nombreuses infrastructures socio-économiques. TOUBA est le plus grand sanctuaire du mouridisme. Son imposante Grande Mosquée, ses innombrables centres d’éducation et de formation spirituelle, le respect par ses habitants des prescriptions et proscriptions divines témoignent incontestablement de son statut de cité de DIEU, conformément à la volonté de son fondateur. C’est une ville très prospère. Elle constitue l’une des meilleures réussites urbanistiques à l’échelle planétaire. En atteste sa désignation comme ville modèle par la IIème conférence des Nations Unies sur les établissements Humains, tenue à Istanbul en 1995. Cette ville-Pélerinage accueille chaque jour des visiteurs provenant de partout pour se recueillir au mausolée du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, en quête de grâces et de bénédictions.
Cheikh Saliou MBACKE
L’actuel Khalif Cheikh Saliou MBACKE depuis son accession au Khalifat en 1990 n’a cessé de perpétuer l’œuvre de ses illustres prédécesseurs.
Poursuite des travaux de réfection et d’embellissement de la Grande Mosquée pour un coût de plus d’un milliard de franc CFA (1 000 000 000 F) Poursuite des travaux de l’université Islamique de TOUBA Travaux d’assainissement de la ville (canalisation des eaux de pluies notamment) Extension de l’électrification de la ville de TOUBA Mise en valeur des terres de Khelcom (Exploitation de 45 000 ha) Implantation de centre de formation aux valeurs religieuses appelé Daara (Enseignement religieux, formation spirituelle, initiation au travail) Construction de luxueuses résidences au nom de Cheikh Ahmadou Bamba dans les quartiers de la cité Bénite de TOUBA. etc. Cette énumération n’est qu’un aperçu qui est loin de retracer exhaustivement les réalisations du Khalif effectuées toutes sur fonds propres.
Pour mesurer davantage le développement de TOUBA il faut interroger les statistiques concernant la consommation en l’eau, en électricité et en téléphone. TOUBA à elle seule compte plus d’abonnés au téléphone que le reste de la région de Diourbel dont elle fait partie ainsi que celle de Louga et de Saint-Louis réunies. Concernant l’électrification de la ville les nouveaux quartiers qui sortent de terre comme des champignons malgré les efforts consentis par les autorités sont toujours dans l’attente Le taux d’urbanisation en cette période de récession économique est galopant à TOUBA ; elle vient juste après Dakar avec un taux de 15%. Les prévisions des statisticiens sont toujours dépassées quelque temps après leur énonciation. Les villages environnants la cité bénite ont tous été phagocytés.
Actuellement Diourbel, chef lieu de région est de loin devancé par la cité bénite tant sur le plan démographique que financier.
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