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C’est un parfait inconnu du grand public qui accéda aux hautes fonctions de Grand Timonier de la communauté mouride quand, le 6 août 1968 Serigne Fallou rejoignit son Maître bien aimé au Paradis. La Communauté en particulier et le monde en général découvre un homme droit, honnête, ennemi irréductible du mensonge, de la duplicité et de l’hypocrisie. Sa rigueur inflexible le conduit très vite à mettre sur les rails un train de réformes de fonds dont les résultats ne tardèrent pas à donner au Mouridisme un nouveau visage, tout empreint de rectitude .
Le respect du sacerdoce
Ainsi, on a pu voir Baye Lahad mettre fin et de façon énergique à la supercherie de ces " conférenciers publics " appelés " diwaan kat ". Ces marchands d’illusions fondaient leur subsistance sur l’exploitation de la crédulité populaire. Par leur discours pernicieux, ils forçaient la générosité du talibé non averti en lui faisant miroiter l’accès facile au Paradis (même en tordant allègrement le cou aux principes de l’Islam), pourvu seulement qu’on fasse acte d’allégeance à Serigne Touba.
A l’évidence Serigne Abdoul Ahad ne pouvait permettre que puisse prospérer une telle supercherie, au demeurant très préjudiciable à l’image du Mouridisme et de la Communauté elle-même. On comprend que tous ses discours soient l’occasion de réaffirmer au passage, haut et fort, l’authenticité du message de Serigne Touba qui n’est autre que l’orthodoxie musulmane dans le sillage de l’Elu (P.S.L.)
L’on n’est point surpris de la récurrence dans ces discours des références à la Vérité telles que le Coran les énonce. Nous nous souvenons par exemple que, pour rétablir l’ordre à propos de l’utilisation qui était faite par certains de la Grande Mosquée, sa base argumentaire a été cette citation du Coran : " La vérité et le mensonge ne sauraient cohabiter ’’.
Par la parole persuasive et par l’exemple incitatif, Baya Lahad a explicité avec une rare réussite, la doctrine du travail rédempteur professé par son illustre père. Sans risque d’être démenti, on peut affirmer que c’est son discours et son exemple qui ont insufflé aux disciples
mourides cet esprit combatif avec lequel ils vont à la conquête du monde.
En multipliant les daaras, il a contribué à accentuer l’orientation de la communauté vers l’étude, la recherche de la connaissance car c’est seulement à cette condition qu’on peut rendre à Dieu le culte qui lui est dû. Et, dans son esprit, il l’a clairement dit dans un de ses sermons, la connaissance ne peut profiter qu’à ceux qui ont, " chevillé au corps ", l’amour de la vérité, pour la seule face de Dieu. Par exemple, le musulman, cinq fois par jour au moins, se tourne vers l’Est pour les besoins des prières obligatoires. Cela présuppose qu’il reconnaît que Dieu est Un et qu’Il est seul maître de la création, que Muhammad (P.S.L.) est le sceau des Prophètes et que, inéluctablement, le jour du jugement dernier arrivera. Cela est d’ailleurs la quintessence de la profession de foi que le musulman énonce au moins deux fois dans le " taya " au cours de chaque prière : ’’ J’atteste que le Message du Prophète Muhammad (P.S.L.) est véridique, que le Paradis est véridique, que l’Enfer est véridique, que " Siraat " est véridique, que le Jugement dernier aura lieu sans nul doute .’’ Fort de cette conviction, Serigne Abdoul Ahad, chaque fois qu’il en a l’occasion, invite les musulmans à se souvenir de cette profession de foi qui ne doit pas seulement rester au stade de formule proférée par la langue mais intégrée dans le vécu quotidien. Que nos actions, nos paroles, nos intentions, tout comme nos vœux pour notre prochain soient illuminés de la lumière de la Vérité pure car viendra un jour où tout le monde rendra compte. Viscéralement attaché à la sauvegarde de l’héritage placé sous sa responsabilité, Baye Lahad a entrepris une croisade impitoyable contre les vices qui avaient commencé à gangrener la ville sainte. Ainsi, il a livré une guerre sans merci aux contrebandiers, aux trafiquants et aux consommateurs des drogues, d’alcool, du tabac, bref, à tous ceux qui attisent par leurs méfaits les foyers de la délinquance, ces vecteurs qui mènent infailliblement à la damnation. Tout son règne durant, il a travaillé pour que le mensonge s’en aille et que la vérité s’installe à demeure. Il avait une conscience claire des tenants et des aboutissants de sa mission. N’a-t-il pas dit dans un sermon mémorable : "Au plus profond de moi, je sais avec pertinence que ce fauteuil que j’occupe, je ne fais qu’y attendre la mort qui, de façon inéluctable surviendra un jour. Et, un individu sensé, qui sait pertinemment que cette mort est une fatalité, ne peut pas avoir le loisir de nourrir des intentions mauvaises ou de commettre des actes répréhensibles. Il ne doit surtout, ni les commanditer ni les cautionner. "
Nul doute que son Maître se félicite d’avoir investi ses espoirs dans ce grand héros de l’Islam. Nous sommes persuadés qu’au Paradis où il a rejoint le Cheikh, l’Elu (P.S.L.) lui fait fête en raison du travail colossal qu’il a accompli pour le triomphe de la Vérité.
L’apôtre de l’identité culturelle
Une autre facette de la riche personnalité de Baya Lahad est, en parfait conformité avec les enseignements de Cheikh Ahmadou BAMBA, son parfait ancrage dans les valeurs du terroir, du moins dans ceux de leurs aspects qui ne heurtent pas l’Islam. Ainsi, sans exagérer, on peut souligner sa grande fierté à appartenir à l’espace culturel négro musulman. Le Coran a établi qu’en Islam, la seule hiérarchisation des hommes qui vaille se définit comme une fonction directe de la crainte révérencielle de Dieu, à l’exclusion de tout autre critère, surtout ceux tenant à la race, à la naissance, à la fortune ou au rang social. Ceux des hommes qui sont considérés comme étant les meilleurs sont ceux qui se signalent par la profondeur de leur respect des principes énoncés par Dieu. Dès lors Cheikh Abdoul Ahad, nous enseigne que nul complexe d’infériorité ne doit nous habiter face à l’Arabe sous le prétexte que l’Islam a été révélé aux hommes dans sa terre et que sa liturgie s’exprime dans sa langue. Le blanc ne nous est pas supérieur et nous nous garderons bien de le singer d’autant plus que ses valeurs de civilisation, par bien de leurs aspects, sont incompatibles avec notre foi.
Serigne Abdoul Ahad nous demande de nous considérer des négro africains qui s’assumons fièrement tels qu’il a plu à Dieu de nous créer. Il nous demande par conséquent de pratiquer l’Islam sans complexe car c’est un message universel qu’aucun peuple ne peut s’approprier exclusivement.
Nous appréhendons maintenant le fondement culturel du comportement du mouride. Celui là revendique son islamité à part entière, une islamité exempte de toute forme d’inféodation à des schémas ou modèles arabes. Il est un musulman orthodoxe qui donc fonde sa pratique sur la Sunna de l’Elu (P.S.L.) qu’au demeurant Cheikh Ahmadou BAMBA a réhabilitée dans toute sa splendeur, dans toute son authenticité.
Son habillement ne sera pas d’inspiration arabe ou autre, mais sera africain et surtout musulman. C’est à dire que cette vêture respectera à la lettre les canons édictés par l’Islam : ni étriquée, ni courte, ni transparente, ni taillée dans des tissus prohibés, comme par exemple la soie pour les hommes. Le vêtement remplira sa fonction, à savoir, couvrir le corps en assurant la décence et être suffisamment fonctionnel pour permettre de faire la prière de façon réglementaire et le travail sans être gêné aux entournures. Et voilà ainsi décrit le fameux " baye lahad ", que Cheikh Abdou Ahad a évidemment mis à l’honneur et qui est devenu sans conteste, le costume par excellence du mouride, en tout cas, un de ses signes distinctifs à côté du " makhtou ".
Aujourd’hui encore , c’est avec une émotion indicible que nous évoquons la sympathique silhouette de Cheikh Abdoul Ahad, invariablement habillé d’un superbe " baye lahad " taillé dans du tissu basin, la tête emmitouflé dans un épais turban fait de la même étoffe et les yeux protégés par d’élégantes lunettes noires. Le portrait est complété par l’exemplaire du saint Coran qu’il tient toujours à sa main droite et par le chapelet enroulé au poignet de la même main.
Cette vêture sobre, à la limite austère, est le meilleur signe de la répulsion du luxe et des mondanités d’un homme qui pourtant disposait des moyens les plus fantastiques pour mener une vie faste.
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